finis44

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/12/2009

EGOR GAIDAR 2

Egor Gaïdar, ancien premier ministre russe

LE MONDE | 17.12.09 | 15h23  •  Mis à jour le 17.12.09 | 15h23

Ancien premier ministre russe, architecte de la transition économique du pays au début des années 1990, Egor Gaïdar est mort d'une embolie mercredi 16 décembre à l'aube. Il était âgé de 53 ans. Les suites d'un accident vasculaire lui ont été fatales. "Il travaillait à l'écriture d'un livre " dans sa résidence d'Odintsovo à quelques kilomètres de Moscou, a déclaré son porte-parole Valeri Natarov.

 

Dates clés

19 mars 1956
Naissance à Moscou.

1978
Ecrit dans la "Pravda".

1991
Ministre des finances.

1992
Premier ministre par intérim de juin à décembre.

1993
Vice-premier ministre et ministre des finances.

2006
Publie "La Chute d'un empire".

16 décembre
Mort à Odintsovo (Russie).

Nécrologie Egor Gaïdar, ancien premier ministre russe

Dans un message de condoléances, le président Dmitri Medvedev a salué "un économiste de haute volée, un homme d'Etat dont le nom restera associé à la création de l'économie de marché". Acquis aux idées libérales, disciple des économistes de l'école de Chicago (Milton Friedman et Frédérick von Hayek), Egor Gaïdar fut choisi par le président russe de l'époque, Boris Eltsine, pour diriger le ministère russe des finances en novembre 1991, quelques semaines avant la fin de l'URSS.

Le 15 juin 1992, Boris Eltsine le choisit comme premier ministre "par intérim" : il ne reçut jamais l'aval du Parlement. Les députés, majoritairement conservateurs, refusèrent d'entériner la nomination de celui que beaucoup considéraient comme un "Chicago boy en culottes courtes", proposé pour mener les réformes. Impopulaire, le père de la "thérapie de choc" fut congédié le 15 décembre 1992 et remplacé par Viktor Tchernomyrdine, un apparatchik plus consensuel.

De son passage au gouvernement, il dira plus tard : "C'était à peu près comme si, une fois dans l'avion, j'avais ouvert la porte du cockpit pour découvrir qu'il n'y avait personne aux commandes."

Egor Gaïdar est rappelé au gouvernement en septembre 1993 après le bombardement à l'artillerie du Parlement russe où les députés "rouges-bruns" (communistes nationalistes) s'étaient retranchés.

Il travailla comme premier vice-premier ministre et ministre de l'économie jusqu'à sa démission en janvier 1994. Déçu par son "patron" Boris Eltsine, à qui il reprocha ses trop grandes concessions envers les conservateurs, il fut ensuite élu député pour l'Union des forces de droite, une formation libérale qui tomba en désuétude après 2004. C'est depuis le Parlement qu'il critiqua l'assaut, ordonné par Boris Eltsine, des chars russes sur la Tchétchénie, en décembre 1994. Il restera toutefois fidèle au premier président russe, appelant à voter pour lui lors de l'élection présidentielle en 1996.

Ses réformes ont conduit à la levée des contrôles de l'Etat sur les prix et sur la monnaie, à la libéralisation du commerce et aux privatisations controversées, quelques oligarques triés sur le volet s'emparant des joyaux industriels du pays. Sa politique économique a tracé les contours du projet libéral russe pour vingt ans mais elle lui a valu aussi d'être détesté de la population, mécontentée par la chute de son niveau de vie.

Egor Gaïdar est né à Moscou le 19 mars 1956 dans une famille de l'intelligentsia. Son grand-père, Arkadi Gaïdar, était un célèbre écrivain pour enfants. En 1978, une fois son diplôme d'économie en poche, Egor Gaïdar a travaillé pour la Pravda, le quotidien du Parti communiste et pour sa revue théorique Le Communiste. Il a ensuite effectué ses premiers pas d'économiste sous la conduite de Stanislav Chataline, l'un des artisans de la perestroïka lancée par Mikhaïl Gorbatchev, le dernier secrétaire général du Parti communiste de l'URSS.

Plus tard, dans un livre intitulé La Chute d'un empire, publié en 2006, il s'est efforcé d'expliquer les mécanismes qui ont conduit à l'écroulement du système. L'URSS, s'efforçait-il de démontrer, s'est effondrée pas tant à cause de la rigidité de l'économie planifiée que parce que son principal produit d'exportation, le baril de pétrole, a atteint alors son plus bas niveau (10 dollars le baril en 1986).

Aux abois, les autorités ont été contraintes de recourir à des emprunts auprès de banques étrangères. Les mains liées par ces emprunts, la direction soviétique n'a pas pu avoir abondamment recours à la force quand les premiers mouvements nationalistes ont commencé à émerger, dans les républiques baltes et au Caucase, de peur de se voir couper les vivres.

Egor Gaïdar dirigeait ces dernières années l'Institut de l'économie en transition. Volontiers critique de la politique de Vladimir Poutine, il n'a jamais rejoint les rangs de l'opposition, contrairement à sa fille, Maria, farouche opposante.

En décembre 2006, Egor Gaïdar a été foudroyé par un violent malaise lors d'un voyage en Irlande pour la présentation de son livre. Son malaise intrigua d'autant plus qu'il se produisit au lendemain du décès à Londres de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, assassiné à l'aide d'une substance radioactive.

L'ancien premier ministre affirma avoir été lui aussi empoisonné, se disant victime "d'ennemis de la Russie".

22:40 Écrit par xavier de couesbouc | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.