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17/10/2009

un certain regard.....

"UN REGARD SANS FRONTIERES":Le Métro et la Poste. Au micro notre correspondant en France Anton Nikolski.

Le journal Troud, édité en Russie, a fait savoir que le métro de Moscou pouvait être privatisé. Selon le journal, la direction du métropolitain avait déjà mené des pourparlers avec les investisseurs quant à la construction de nouvelles stations. Les plans de privatiser les transports publics ont par ailleurs été évoqués lors d’un Forum d’investissement tenu début octobre. La mesure s’inscrit dans le programme du gouvernement annoncé par Poutine de diminuer le nombre d’entreprises alimentés par le budget. Les moscovites n’ont, pour l’instant, manifesté aucune réaction, et on peut être sûr qu’une fois décidée la privatisation se passera sans accroc<audio>
Tout cela est très différent par rapport à ce qui se passe autour de la réforme de la Poste en France. Il y a une dizaine de jours, plus de deux millions de français ont participé à la "votation citoyenne" sur l'avenir de la Poste organisée par des syndicats, des associations et les partis de gauche. Lors de cette action, les organisateurs ont rassemblé deux millions de suffranges volontaires, qui prouvent que les français se sentent concernés et mobilisé par l’avenir de la Poste. 90% condamnent toute idée de privatisation.
Ce résultat a des conséquences assez significatives. Peu importe que la consultation n'ait revêtu aucun caractère officiel : sa portée symbolique ne saurait être contestée.
Les pétitionnaires ont marqué un point psychologiquement. Maintenant, ils demandent un référendum, qui peut être une tentative d’établir un consensus en faveur de l’abandon de toute tentative de réformer le service public. Certes, les français se méfient des réformes des entreprises publiques, parce que la réalité ne correspond pas toujours à ce qui leur a été présenté dès le départ. On l'a vu avec Gaz-de-France. Mais cette attitude ne signifie-t-elle pas une tendance au repli sur les habitudes acquises?
C’est une très bonne chose que les français ont un attachement presque affectif à la Poste qu’ils considèrent comme un service universel et de proximité et qui a joué un grand rôle dans l’unification de l’espace national. S’il y a un bureau de poste, la vie dans le coin n’est pas encore abandonnée. Le succès du film « Bienvenue ches les Ch’tis », est en partie lié au fait que c’est une histoire de postiers, qui sont des gens accueillis partout avec sympathie.
Sur ce plan, c’est particulièrement triste que les Moscovites se sentent indifférents envers l’avenir de leur métro, pourtant riche en histoire et incontournable dans le quotidien. Ou bien, ils n’ont pas encore compris la nécessité de s’exprimer sur ce qui les touche directement?
Les autorités sont partout opposés à tout mouvement de contestation ou même de consultation. Tout est souvent décidé à l’avance et il faut quasiment une épreuve sociale pour qu’il y ait un vrai changement. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut se laisser au populisme, et là les français n’ont pas souvent une défense immunitaire suffisante sous peine de perdre de compétitivité lorsque les autres vont de l’avant.
La question posée dans le cadre de la votation de début octobre, qui visait à mobiliser l'opinion contre la perspective d'une privatisation de la Poste, était ambiguë. D’une part, elle confondait privatisation avec ouverture du capital, de l’autre, elle associait, de façon implicite, l'éventualité d'une privatisation avec la remise en cause du principe d'intérêt général qui a fait de la Poste un service public. Ce n’est donc pas un dialogue tout à fait équitable.
L’immobilisme social ou trop de mouvement avec des règles improvisées, on dirait les deux faces d’une même médaille. N’est-ce pas ?

21:04 Écrit par xavier de couesbouc | Lien permanent | Commentaires (0)

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