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07/09/2009

SOLJENITSYNE

 ...ON NE PEUT DISSOCIER ALEXANDRE SOLJENITSYNE  DE ROSTOV

 

Biographie d'Alexandre Soljenitsyne

Après une enfance heureuse à Rostov sur le Don, au sud de la Russie, et malgré la disparition de son père avant sa naissance, Soljenitsyne entreprend des études de sciences et de lettres. Il est ensuite mobilisé pour toute la durée de la guerre et devient capitaine. En janvier 1945, il est arrêté pour avoir émis dans une lettre privée des doutes sur la stratégie politique de Staline, qualifié par ailleurs de 'caïd'. Il est condamné sans appel à 8 ans de 'redressement' dans un camp pour complot antisoviétique, une expérience qu'il relatera dans 'Une journée d'lvan Denissovitch'. En 1962, Khrouchtchev autorise la parution de cette description crue du goulag. La publication fait sensation et lui attribue une reconnaissance immédiate. Cependant, à partir de 1964, il est la cible d'une vaste campagne de dénigrement orchestrée par les services de la sûreté et l'Union des écrivains. Après un dernier appel à la résistance, il est arrêté et déchu de sa nationalité. Contraint de s'exiler en Suisse puis aux Etats-Unis, il publie ses oeuvres à l'étranger : 'Le Premier Cercle', 'Le Pavillon des cancéreux' et 'L' Archipel du goulag' (1973). Alexandre Soljenitsyne, qui a toujours plaidé pour l'abolition de la censure et subi l'ostracisme des autorités de l'URSS, obtient le prix Nobel de littérature en 1970. Huit ans plus tard, il prononce le 'Discours de Harvard' où il fustige le monde occidental dont il déplore l'effondrement moral, l'industrialisation à outrance et le 'bazar mercantile'. Après vingt années d'exil, il rentre dans son pays en 1994. En 2007, il reçoit des mains de Vladimir Poutine le prix d'Etat russe avant de se retirer de la scène médiatique. Alexandre Soljenitsyne s'éteint le 3 août 2008 des suites d'une insuffisance cardiaque. Fondée sur l'expérience du totalitarisme, son oeuvre, qui a acquis les dimensions d'une grande fresque sociale, s'attache à révéler les falsifications de l'Histoire.

 

Alexandre Soljenitsyne

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Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne[1], en russe : Александр Исаевич Солженицын, (11 décembre 1918, Kislovodsk 3 août 2008, Moscou) est un romancier et dissident russe, auteur notamment de Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag Alexandre naît à Kislovodsk, une station thermale russe du kraï de Stavropol dans le nord du Caucase. Le 7 avril 1940, il épouse Natalia Alexeïevna Rechetovskaïa, une étudiante en chimie[2] dont il divorce en 1952, puis se remarie en 1957, divorce à nouveau en 1972, et, l'année suivante, il épouse Natalia Dmitrievna Svetlova, une mathématicienne.

Sa mère avait encouragé son penchant pour la littérature et les études scientifiques, mais mourut le 17 janvier 1944. Élève à l'école et à l'université des sciences de Rostov-sur-le-Don, il étudie les mathématiques et la doctrine communiste et reçoit par correspondance des cours de philosophie et de littérature. Il adhère à l’idéologie officielle de l'époque[3]. Lors de l'invasion allemande en 1941, il se bat comme artilleur dans l'Armée rouge[3]. Il est condamné en 1945 à 8 ans de prison dans les camps de travail pour « activité contre-révolutionnaire », après avoir entretenu une correspondance critique à l'égard de la politique de Staline et de ses compétences guerrières, lui reprochant, dans une lettre interceptée par la censure militaire, de n'avoir pas cherché à négocier avec Hitler pour atténuer les souffrances de la Russie [4].

Il fut condamné à l'époque comme traître. À sa sortie du camp en 1953, quelques semaines avant la mort de Staline[3], il est envoyé en exil perpétuel au Kazakhstan. Il est réhabilité en 1956 et s'installe à Riazan, à 200 km au sud de Moscou, où il enseigne les sciences physiques.

Auteur en URSS [modifier]

C'est son ouvrage Une journée d'Ivan Denissovitch, publié en 1962 dans la revue soviétique Novy Mir, grâce à l'autorisation de Nikita Khrouchtchev en personne, qui lui acquiert une renommée tant dans son pays qu’internationalement. Le roman décrit les conditions de vie dans un camp de travail forcé soviétique du début des années 1950 à travers les yeux d'Ivan Denissovitch Choukhov, archétype du paysan russe moyen que l'on suit au cours d'une journée.

Il est reçu au Kremlin par Khrouchtchev. Cependant, deux ans après, sous Brejnev, il lui est de plus en plus difficile de publier ses textes en Union des républiques socialistes soviétiques. En 1967 dans une lettre au Congrès des écrivains soviétiques, il exige la « suppression de toute censure – ouverte ou cachée – sur la production artistique ».

Ses romans Le Premier Cercle et Le Pavillon des Cancéreux, ainsi que le premier tome de son épopée historique La Roue rouge, paraissent en Occident où il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1970, récompense qu'il ne pourra percevoir que quatre ans plus tard après avoir été expulsé d'URSS. Il n'a en effet pas pu se rendre à Stockholm de peur d'être déchu de sa nationalité soviétique et de ne pouvoir rentrer en URSS, le gouvernement suédois ayant refusé de lui transmettre le prix à son ambassade de Moscou. Sa vie devient une conspiration permanente pour voler le droit d’écrire en dépit de la surveillance de plus en plus assidue du KGB. Une partie de ses archives est saisie chez un de ses amis en septembre 1965, et il manque d'être assassiné en août 1971 (par un « parapluie bulgare »). Une de ses plus proches collaboratrices a échappé de justesse à un étranglement et un accident de voiture.

En décembre 1973, paraît à Paris (en version russe) L'Archipel du Goulag où il expose le système concentrationnaire soviétique du Goulag, qu'il a vécu de l'intérieur, et la nature totalitaire du régime. Écrit entre 1958 et 1967 sur de minuscules feuilles de papier enterrées une à une dans des jardins amis, une copie avait été envoyée en Occident pour échapper à la censure. Il décida sa publication après qu'une de ses aides, Élisabeth Voronianskaïa, fut retrouvée pendue : elle avait avoué au KGB la cachette où se trouvait un exemplaire de l’œuvre. Cette publication lui vaut d'être déchu de sa citoyenneté et d'être arrêté puis expulsé d’Union Soviétique en février 1974. Ses textes continuent d’être diffusés clandestinement, sous forme de samizdats.

Auteur en exil [modifier]

Grâce à l'aide de l'écrivain Heinrich Böll, il s'installe d'abord à Zurich en Suisse, puis émigre aux États-Unis. L'émission télévisée Apostrophes de Bernard Pivot, où il est invité, marque les esprits en France.

Après une période agitée d'interviews et de discours (comme le fameux discours de Harvard prononcé en 1978) aux États-Unis, Soljénitsyne fut souvent invité à d’importantes conférences. Le 15 juillet 1975, il fut même invité à donner une conférence sur la situation mondiale au Sénat américain. L'occident découvre alors un homme orthodoxe conservateur et profondément slavophile très critique sur la société occidentale de consommation[3]. L'écrivain doit affronter une campagne supplémentaire de diffamation à son égard.

Il se retire avec sa famille à Cavendish dans le Vermont pour écrire l'œuvre dont il rêvait depuis sa jeunesse : La Roue rouge. Épopée historique qui retrace l'embourbement de la Russie dans la folie révolutionnaire, elle compte plusieurs milliers de pages.

En 1983, il reçoit le Prix Templeton.

Retour en Russie [modifier]

Dans le cadre de la Glasnost menée par Mikhaïl Gorbatchev, sa citoyenneté soviétique lui est restituée et l'Archipel du Goulag est publié en URSS à partir de 1989. Après la fin de l’URSS, via la France (inauguration du mémorial des Lucs-sur-Boulogne (Vendée) le 25 septembre 1993), il rentre en Russie le 27 mai 1994, en arrivant par l'est, à Magadan. Il met un mois à traverser son pays en train. Il résidera en Russie jusqu'à sa mort. Jusqu'en 1998, il conserve une activité sociale intense, a sa propre émission de télévision, voyage à travers la Russie, rencontre une multitude de personnes et d'anciens déportés. La maladie interrompt cette activité.

Soljenitsyne vit ensuite retiré près de Moscou, au milieu de sa famille. Le Fond Soljenitsyne aide les anciens zeks et leurs familles démunies en leur versant des pensions, en payant des médicaments. Après avoir cru qu'il jouerait un rôle décisif dans la Russie post-communiste, puis, déçus, après l'avoir déjà plus ou moins « enterré », les Russes semblent ces derniers temps s'intéresser de nouveau à sa figure et redécouvrir la valeur de ses écrits politico-sociaux. Un colloque international sur son œuvre lui a été consacré en décembre 2003 à Moscou.

Le 12 juin 2007, le président Vladimir Poutine rend hommage à Soljénitsyne en lui décernant le prestigieux Prix d'État[5]. L’ancien dissident Viktor Erofeev a estimé que « c’était vraiment un paradoxe douloureux de voir comment l’ancien prisonnier pouvait sympathiser avec l’ancien officier du KGB »[6]. Malgré plusieurs rencontres privées avec Poutine et des marques de sympathie, Soljenitsyne a accusé la politique impérialiste d'épuiser à l'extérieur les forces vives de la Nation. Ces positions sur la politique extérieure de la Russie sont expliquées dès 1990 dans son essai Comment réaménager notre Russie[7].

Il meurt à son domicile moscovite à 89 ans dans la nuit du 3 au 4 août 2008 d'une insuffisance cardiaque aiguë[3]. Il est enterré au cimetière du monastère de Donskoï. Ses funérailles sont retransmises en direct à la télévision russe.

Un engagement controversé [modifier]

Longtemps un des symboles de la résistance intellectuelle à l'oppression soviétique, Alexandre Soljénitsyne a été régulièrement attaqué. Les opérations de déstabilisation à son encontre n'ont pratiquement jamais cessé des années 1960 jusqu’aux années 1980. Un zek (détenu), manipulé par le KGB, l'a accusé d'être un informateur des autorités communistes, et a pour cela écrit une fausse dénonciation. Le KGB a fait écrire quelques livres contre lui par d'anciens amis, comme son ancien éditeur, Alec Flagon[8], et même par sa première femme.

Durant sa carrière littéraire, il aurait été successivement ou simultanément accusé d'être nationaliste, tsariste, ultra-orthodoxe, antisémite ou favorable à Israël, traître, complice objectif de la Gestapo, de la CIA, des francs-maçons, des services secrets français et même du KGB. Soljénitsyne a répondu à ces accusations en les juxtaposant pour qu'elles s'annulent entre elles, dans son autobiographie littéraire, Le grain tombé entre les meules, et encore récemment dans un article de la Litératournaïa Gazeta, « Les barbouilleurs ne cherchent pas la lumière ».

Il ne croit pas que le pays puisse passer, du jour au lendemain, d'un régime totalitaire à une régime de type démocratie occidentale. S'il est favorable à un pouvoir présidentiel fort, il est surtout partisan de la démocratie locale : pour Soljenitsyne, la vraie démocratie n'est pas constituée par le système électoral mais par un tissu d'associations locales gérant les affaires indépendamment du pouvoir central qui, lui, ne devrait s'occuper que des affaires nationales (armée, politique étrangère, etc.). S’affirmant comme un fervent patriote, voire comme un nationaliste, il s'est opposé à la Première guerre de Tchétchénie, mais a approuvé la seconde. Il a eu un commentaire favorable au président Poutine lors de son arrivée au pouvoir, espérant de lui des changements significatifs. Alexandre Soljenitsyne n'a jamais démenti les accusations de royalisme portées contre lui par le pouvoir soviétique. Ses convictions religieuses orthodoxes suscitent également de la méfiance dans les milieux progressistes.

Œuvres [modifier]

La datation des œuvres d'Alexandre Soljénitsyne est difficile à établir avec précision, car la plupart d'entre elles ont connu une gestation très longue et plusieurs versions (y compris parfois une réécriture quasi complète). En ce sens, l'exergue placé au début du Premier Cercle est significatif : Écrit de 1955 à 1958. Défiguré en 1964. Réécrit en 1968.

  • Une journée d'Ivan Denissovitch (1962)
  • Le Pavillon des cancéreux (1968)
  • Les Droits de l'écrivain (1969)
  • Le Premier cercle (commencé en 1955, version finale en 1968) ISBN 2-213-01157-5
  • Août 14, premier nœud (série de livres (nœuds) en plusieurs volumes (tomes) réédités en 1983 sous le titre commun La Roue rouge) (1972)
  • L'Archipel du Goulag (tomes I et II) (1974)
  • Le chêne et le veau (1975)
  • Discours américains (1975)
  • Des voix sous les décombres (1975)
  • Lénine à Zurich (1975)
  • L'Archipel du Goulag (tome III) (1976)
  • Flamme au vent (1977)
  • Le Déclin du courage (1978)
  • Message d'exil (1979)
  • L'erreur de l'Occident (1980)
  • Les tanks connaissent la vérité (1982)
  • Nos Pluralistes (1983)
  • La Roue rouge, tome 2 : Deuxième nœud - Novembre 16 (1985)
  • Comment réaménager notre Russie ? (1990)
  • Les Invisibles (1992)
  • La Roue rouge, tome 3 : Troisième nœud - Mars 17 (4 tomes) (1993-1998)
  • Le « Problème russe » à la fin du XXe siècle (1994)
  • Ego (1995)
  • Nos jeunes (1997)
  • Le Grain tombé entre les meules (1998), éd. Fayard, 500 pages.
  • La Russie sous l'avalanche (1998)
  • Deux récits de guerre (2000)
  • Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome 1 : Juifs et Russes avant la révolution (2002)
  • Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome 2 : Juifs et Russes pendant la période soviétique (2003)
  • Esquisses d'exil – Le grain tombé entre les meules, tome 2, 1979-1994, traduit du russe par Françoise Lesourd, (2005)
  • Aime la révolution ; Les yeux dessillés, (2007)
  • Réflexions sur la révolution de février, (2007)
  • Une minute par jour, (2007)
  • La Roue rouge : Quatrième nœud : Avril 17 (2009)

Alexandre Soljenitsyne a également écrit au cours des années 60 des nouvelles publiées dans la revue Novy Mir. Certaines ont été publiées en France dans les recueils :

  • La Maison de Matriona (1963) qui contient aussi L'Inconnu de Krétchétovka et Pour le bien et la cause
  • Zacharie l'escarcelle (1971)

21:51 Écrit par xavier de couesbouc | Lien permanent | Commentaires (0)

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